Pas de politique... hein !
Pauvre retraité !
Le canard enchaîné de cette semaine est savoureux... Ses articles toujours aussi drôles ou corrosifs.. certains diront ‘justes’… suivant leurs idées, leur humeur ou leur humour.
Cette semaine donc, le Canard nous réjouit particulièrement par ses dessins accompagnés de légendes.. Par exemple, en page 3.. l’auteur nous montre trois soumis
« SADO-MASOCHISTES DEBOUT ! »
Comme si les pratiquants SM passaient la majeure partie de leur temps assis ou couchés.. pfffff…
Mais bon.. on ne voit que des soumis...
Le premier cagoulé, harnaché (debout) tient une pancarte avec l’inscription suivante ‘Les soumis avec Nicolas !’
Le second, bâillonné, et enchainé, semble penser dans une bulle (forcément il ne peut pas s’exprimer avec son baillon) ‘Plus de chaînes’
Et le troisième à 4 pattes tenant une cravache entre les dents, a un panneau à ses pieds ‘Cravaches pour tous !’
Mais c’est pas tout… Page 5, un article à lire pour tous ceux qui n’ont pas une sexualité ‘politiquement correcte’.. comme on dit dans les milieux mal informés.
"Etat UMP.
LA PLACE BEAUVAU KÄRCHERISE UN JOURNAL GAY
Le ministre de l’intérieur essaie d’interdire le magazine gay « Illico ». La liquidation de mai 68 commence par l’intimidation de la presse libre.
Quarante ans après la libération sexuelle, vingt-cinq ans après la dépénalisation de l’homo-sexualité, la droite française engage la revanche du modèle patriarcal. Sa première cible : le news magazine « Illico » (pilier de la presse gay, avec le mensuel Têtu).
Le 20 avril, en pleine campagne électorale, le ministre de l’intérieur a envoyé au siège du journal, une lettre recommandée l’accusant de contrevenir à la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, à cause de « sexes masculins en érection susceptibles de choquer les mineurs qui pourraient l’acquérir ». Les « sexes masculins en érection », qui horrifient la Place Beauvau, sont tous floutés ou masqués d’un cache noir, et les mineurs ne peuvent pas se procurer le journal : ce bimensuel est disponible uniquement dans les bars gays du Marais, à Paris, dont l’entrée est interdite au moins de 18 ans.
« Je ne comprends toujours pas de quoi l’on m’accuse », s’interroge donc à juste titre Jacky Fougeray, directeur de la publication. « Notre avocat a envoyé lundi 7 mai un courrier Place Beauvau, qui dit en substance ceci :
« Expliquez-nous ce que vous nous reprochez ? Nous sommes incapables de nous défendre de faits qui ne sont pas caractérisés ». A moins que la véritable faute du titre soit d’avoir dénoncé à plusieurs reprises le programme de Nicolas Sarkozy… Etonnée elle aussi, par la subite vindicte du ministère de l’intérieur à l’égard d’un journal qui existe depuis vingt ans, la presse (AFP, les Inrockuptibles, le Parisien, nouvel-obs.com…) a fait écho des menaces pesant sur Illico. Le magazine a aussi reçu le soutien d’associations communautaires (LGBT, SNEG, Cran, Act Up, SOS homophobie…) et de personnalités (Olivier Besancenot, Christophe Girard, Roger Madec, Jean-Paul Cluzel…) La mobilisation pourrait faire reculer le gouvernement. Mais, en quelque sorte, le mal est déjà fait. En 1987, Pasqua avait certes dû renoncer à interdire le magazine Gay Pied face au scandale déclanché par une telle censure, mais le journal ne s’était jamais remis de l’accusation de « pornographie » et avait coulé peu de temps après : les annonceurs publicitaires s’étaient évaporés, et les lecteurs n’osaient plus trop l’acheter en kiosque.
Emmanuelle Veil.
9 mai 2007"