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Dame jeux
27 mars 2007

Maso.. vous avez dit maso ?

attente2


J’ai constaté que nombreux soumis récusent le masochisme moral..

-    Moi, je ne suis pas masochiste, je ne prends aucun plaisir dans la douleur !

Ceci, pour faire suite à un débat houleux tenu sur ce blog, concernant la privation d’orgasme, la chasteté (imposée par le soumis lui-même).


‘Le masochiste ne diffère l’accomplissement du plaisir sexuel que par ardeur de vivre, et non pas démission devant la pulsion de mort… Il ne désire ‘la souffrance’ (je me permets une parenthèse, ici le mot ‘souffrance’ a toute sa place, puisqu’il ne s’agit pas d’une ‘douleur’ physique, mais d'une vraie souffrance morale) que pour mieux faire bruler le flambeau de la vie. Il élève une barrière volontaire devant le désir, il apprend la lenteur, les détours, les risques, l’échec . Il diffère le cours du désir et l’accomplissement de son but. Il crée un écart, un empêchement. Toute la poésie, toute la littérature est là – et aussi toute la folie. Le troubadour qui s’invente un éloignement géographique, un mari-obstacle, un rang inférieur à celui de sa dame, n’importe quoi pourvu que perdure la distance,  a compris l’usage du masochisme. Où a-t-on appris (sinon dans Freud) que le désir devait être, comme dans *Le Meilleur des mondes, immédiatement satisfait ? Qu’il était comme une tension désagréable, dont il fallait se débarrasser au plus vite pour retrouver temporairement un peu de tranquillité ?

Le désir est une force qu’on peut volontairement faire dériver vers d’autres buts que le  -but sexuel normal-  même au risque de l’échec,  ou de l’angoisse. Telle est l’essence même de la ‘perversion'.

*Le Meilleur des mondes est un roman de Aldous Huxley. Trois types complémentaires de résistants au système répressif ambiant sont proposés, qui peuvent être conçus comme les trois phases d’une dramatique libération : le romantique, le masochiste et le mystique'.


LE MASOCHISME
Anne Larue
Editions Talus d’approche

La photo a été empruntée ici

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Commentaires
P
La sublimation (mot emprunté à l'achimie) n'est pas selon Freud délai, retard, attente... de la staisfaction ; elle est bel et boe bei, transformation (en création, en mystique) et donc renonciatin à tout assouvissement physique.<br /> Patrice "vieux classique" comme écrivait certain pédant.<br /> PS : Scribon... c'est du bon !
S
Est-il permis, ayant salué la belle sensibilité de Madame Larue, d'oser quelques discordances ?<br /> Oui, incontestablement, "le masochiste ne diffère l'accomplissement du plaisir que par ardeur de vivre". C'est même cette ardeur-là qui, si souvent, en fait un être insatiable, et rend d'autant plus rude, plus délicate, la tâche de Celle qui doit réguler (réfrèner) ses appétits et dompter ses instincts.<br /> Mais s'il apprend bien la lenteur - le masochiste n'élève aucune barrière volontaire devant le DESIR. Bien au contraire...<br /> La seule barrière qu'il connaisse, jusqu'à en faire un divin interdit, est celle du PLAISIR.<br /> Affaire de mots ? Peut-être, mais ils ont ici tant d'importance qu'il n'est pas inutile de s'y arrêter un peu.<br /> Le désir, il s'en délecte, s'en repaît. Il s'y complait, Narcisse qu'il est, sachant que seul le désir peut durer quand le plaisir, lui, n'est qu'éphémère. Dans le désir, il s'arroge un droit d'éternité. Loin de démissionner devant la pulsion de mort, il trouve son bonheur, sa béatitude, en s'épargnant, jusqu'à plus soif, la "petite mort", cet instant vide, opaque, qui suit (faut-il dire : punit ?) la jouissance.<br /> A-t-il, pour autant, fait voeu de chasteté, cet incorrigible pervers ?<br /> Pas le moins du monde. Bien au contraire...<br /> Là encore, affaire de mots !<br /> Pourquoi donc confondre CHASTETE et FRUSTRATION ?<br /> Dans sa "souffrance morale", le masochiste est tout sauf chaste. Sauf à borner la chasteté au seul et unique fait de ne pouvoir "se vider". Dans la dictature du désir qu'il s'impose, le masochiste, loin d'être chaste, se vautre dans la luxure. Il faut sans doute avoir vécu des semaines, des mois parfois, dans l'inassouvissement des ses "besoins" pour mesurer "l'état de débauche" dans lequel cela vous plonge! Et imaginez donc ce qu'il advient quand une Dame au vice subtil s'en vient régulièrement, non plus seulement entretenir, mais attiser, aiguiser ce désir pour mieux en interdire la piètre satisfaction...<br /> Chacune de ses caresses devient torture, chacun de ses mots implacable coup de fouet. Comment ne pas l'aimer, de la voir ainsi s'amuser à porter votre envie à l'incandescence ? Comment ne pas succomber à son sourire quand elle vous voit soudain vous tordre pour qu'aucun jet ne se substitue aux quelques gouttes épaisses qui glissent sur le gland violacé ? <br /> "Chasteté", vous avez dit "chasteté" ?<br /> Allons donc ! Ce n'est que vice et perversité, pur bonheur...<br /> Il faudra certes un jour que "vidange" se fasse. Le masochiste redoutera ce jour-là. Mais, aimante, la Dame saura le sublimer, en une cérémonie dont elle sera seule maîtresse, prêtresse.<br /> L'instant n'en sera pas moins fugace. Et ne laissera guère de traces, du moins dans le souvenir que, seuls, habiteront les interminables délices de la frustration.
D
Mon cher Patrice, il faut relire vos classiques.. Rendons à Freud ce qui lui appartient, même si parfois il a dit des conneries..<br /> <br /> La sublimation, c'est l'attente, l'espoir, exactement le comportement du masochiste.. "la sublimation des martyrs" (saints).. (je n'irai pas jusqu'à dire que les soumis sont des martyrs (victimes), même si souvent ils aiment se faire plaindre)
P
Intéressant en effet cet extrait d'Anna Larue, s'il n'y avait cette énormité : <br /> "Où a-t-on appris (SINON DANS FREUD) que le désir devait être, comme dans *Le Meilleur des mondes, immédiatement satisfait ? Qu’il était comme une tension désagréable, dont il fallait se débarrasser au plus vite pour retrouver temporairement un peu de tranquillité ?<br /> <br /> Le désir est une force qu’on peut volontairement faire dériver vers d’autres buts que le -but sexuel normal- même au risque de l’échec, ou de l’angoisse. Telle est l’essence même de la ‘perversion'."<br /> <br /> Cette dame a-t-elle entendu parler de la SUBLIMATION ? Je sais... elle n'était pas née, mais ce n'est pas une raison.<br /> <br /> Patrice, masochien comme d'hab'
B
Moi si car cela arrive quand l'autre vous soulage de ce désir, sans rien lui dire autrement c'est pas du jeu . Dans le cas contraire il peut toujours reservir et s'étoffer.<br /> Comme dans un jeu de qui perd gagne, quand on le perd il faut juste attendre le petit creux dans le ventre qui va redérouler la machine à espérer
Dame jeux
  • "Les "bleues" me font sainte, et mes ennemis Carabosse, mais tous s'accordent à me vouloir une quand en vrai, je fus plusieurs. J'ai porté bien des noms en ce monde, et revêtu bien des visages. Je suis une multitude" (Mme de Maintenon)
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