Addict
Ma toxicomanie (à la nicotine seulement) me jouera bien des tours..
Je racontais ici même, comment à 4 heures du matin l’an dernier, je prenais un taxi pour me procurer ma dose sur les Champs Elysées, dans un des rares bureaux de tabac ouverts toute la nuit..
Cette nuit, mon subconscient ne m’a pas laissée dormir.. Il était là, vicieux, pour me rappeler à chaque instant que je n’avais pas de cigarette après mon café.. N’y tenant plus, il me balance un coup de pieds au cul, me mettant hors du lit bien plus tôt que d’habitude.. Avec une énergie inhabituelle j'avale un petit noir, une douche, je m’habille.. Je regarde l’heure. Il est encore trop tôt pour sortir.. Le bar/tabac du coin n’ouvre sa grille qu’à 6h30 (j'apprenais en rentrant que le samedi il ouvre à 7 heures). Et bien soit, j’irai jusqu’à Nation.. connaissant un peu le coin, et surtout tous les bureaux de tabac.
Une seule idée en tête, je ne prends même pas le temps de me maquiller.. mis à part mon rouge à lèvres, bien rouge pour faire oublier ma mine triste et mes joues blêmes (merci Dalida et Lancome).. Je passe mon trois quart vinyl bleu électrique, les cheveux fouillis à peine brossés, avec l’espoir secret de trouver sur mon chemin un bar ouvert. Rien.
Me voici à l’orée du bois, à la station de taxi.. (J’en profite pour signaler à tous ceux qui ne le connaissent pas que cette année, c’est l’année du Château de Vincennes.. Il est illuminé la nuit, majestueux, grandiose.. J’ai même cru voir ce matin, par manque, Saint Louis rendant la justice sous un chêne)… C’est dans le même coin que l’été dernier, quand assise sur un banc, je me plongeais profondément dans des romans sans fin, j’avais été abordée par des messieurs, qui m’offrant un café, qui s’installant face à moi sans oser, qui faisant les cent pas.. J’en avais déduit, que c’était le coin des filles de joie (j’aime beaucoup cette expression)… Confirmé par la suite quand j’ai vu de merveilleuses créatures d’ébène la jupe ras la foufoune sur leur postérieur callipyge, et le talon éculé.. seules ou à deux se promenant en toute innocence…
Il fait encore nuit. J’attends que le feu passe au vert pour prendre mon métro. Je vois une voiture bifurquer, s’arrêter sur le passage protégé et s’arrêter devant moi.. « Allez, encore un qui a perdu son chemin ! ».. Le chauffeur, un homme d’une cinquantaine d’années, bien de sa personne, baisse la vitre et me demande
- Vous attendez un taxi ?
Je me retourne, à la station effectivement aucun taxi garé à cette heure.. je regarde le capot de la voiture, aucun insigne..
- Non, mais vous n’êtes pas un taxi ?
- Non, mais ça me ferait tellement plaisir de vous accompagner..
- C’est bien aimable à vous, mais je m’apprête à prendre le métro..
Pfff… je n’ai pas osé lui demander s’il était fumeur, il aurait pu me dépanner !