Des roulements.
Je pouvais si je le souhaitais, occuper mon nouvel appartement depuis une quinzaine de jours déjà.. Plus la date de mon changement d’adresse approche, plus je suis angoissée... S’il y a bien une expression que j’ai en horreur c’est celle-ci : « une page va se tourner ». Ma vie n’est pas un roman, ma vie est une suite de nouvelles, toutes inscrites sur la même page, comme le fameux rouleau de papier du Marquis de Sade.. « Le déroulement de ma vie ».. Je me souviens de l’enseignement de mon Maître, Montaigne « On emporte ses ennuis dans ses bagages »..
Ce que j’écris à l’instant ne me plait guère.. Ca me rappelle le jour où je voyais mon psy pour la première fois alors qu’on m’avait conseillé une analyse.. J’avais eu ces mots :
- Il paraît que j’ai besoin de vous voir, mais je déteste parler de moi.
J’entends encore sa réponse, le salaud !!
- Et bien, taisez-vous
Je trouve les psy très durs.. celui-ci a eu pour moi des mots blessants qui furent pourtant efficaces.. Je me suis souvent posé la question, comment est-il avec les autres patients ? Je m’éloigne du sujet.. Ici, personne ne m’oblige à écrire, à parler.. C’est en lisant d’autres weblogs où chacun y va de son ego, qu’il m’arrive parfois de me livrer.. C’est vrai quoi, il n’y a pas que le cul ou le BDSM dans la vie.. Si j’ai pris pour référence Madame de Maintenon, ce n’est pas pour la séduisante et subtile Marquise, mais la multitude des personnages..
Comme chez tout le monde je suppose, il y a des zones d’ombres, des secrets dans ma vie.. que même mes intimes, mes proches… ignorent.. Chez les autres la transparence m’emmerde.. on en a trop vite fait le tour. Je fuis les personnages transparents. Qu’on ne me dise pas que ça n’existe pas, j’en ai connus… J’ai aussi d’autres zones au soleil, pénibles à supporter, que mes amis et rares connaissances ne peuvent ignorer.. . A chaque instant, sur le sujet, je me demande si je dois inscrire un nouveau chapitre au rouleau de ma vie..
Bon et bien.. c’est quand même en souriant que je prépare mon déménagement.. seule, puisque les personnes qui s’étaient proposées si aimablement à m’aider se débinent.. Je sais cela aussi… on a toujours de bonnes raisons. Un jour j’aurais envie d’écrire une page volante, une seule, à l’encre rouge : « enfin je l’ouvre » (ma gueule).