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Dame jeux
25 juillet 2005

Confession d'un masque

confession_d_un_masqueQue dire de cet écrivain exceptionnel qu’est Yukio Mishima ?  Je remercie les deux personnes qui me l’ont conseillé.. Mon seul regret, la traduction du Japonais à l’Anglais.. et de l’Anglais au Français.. Le texte est-il respecté ?  C’est si bien dit, si bien écrit, que c’est seulement le livre terminé,  que je réalise la différence de culture entre les peuples..

« Confession d’un masque »..  ou comment se battre pour accepter son homosexualité.. Ce n’est pas un roman autobiographique.. pourtant l’auteur met beaucoup de lui  à travers  son héros..

Tout enfant,  à travers des pulsions masochistes. Il a 8 ans, avec d’autres enfants il joue à la guerre.. " J’éprouvais  une joie inexprimable d’avoir été tué d’un coup de feu et d’être sur le point de mourir" il est attiré par des tableaux, des images représentant  des hommes blessés, souffrants, ensanglantés.. Il se fait expliquer par sa grand-mère ce beau chevalier dans son armure.. Quand il apprend que Jeanne-d’Arc est une femme, il est déçu.. elle ne lui fait plus aucun effet..  La première fois qu’il se masturbe devant un tableau, à l’age de 12 ans, c’est le Saint-Sebastien  de Guido Reni.. Il comprend qu’il s’agit d’un martyr chrétien..

"Le tronc noir et légèrement oblique de l'arbre servant de poteau d'exécution se détachait sur un fond de forêt sombre et de ciel crépusculaire, ténébreux et lointain, dans le style de Titien. Un jeune homme d'une beauté remarquable était attaché nu au tronc d'arbre. Ses mains croisées étaient levées très haut et les courroies qui lui liaient les poignets étaient fixées à l'arbre. Aucun autre lien n'était visible et le seul vêtement qui couvrît la nudité du jeune homme était une grossière étoffe blanche nouée lâchement autour des reins"

puis

"Ce jour là, à l'instant même où je jetai les yeux sur cette image, tout mon être se mit à trembler d'une joie païenne. Mon sang bouillonnait, mes reins se gonflaient comme sous l'effet de la colère. La partie monstrueuse de ma personne qui était prête à éclater attendait que j'en fisse usage, avec une ardeur jusqu'alors inconnue, me reprochant mon ignorance, haletante d'indignation. Mes mains, tout à fait inconsciemment, commencèrent un geste qu'on ne leur avait jamais enseigné."..

Cette description "la partie monstrueuse de mon anatomie" est un pur moment de bonheur.. d'une grande délicatesse.. Pour ceux qui liront le roman, je leur laisse découvrir en suivant,  les détails du premier orgasme de cet enfant.. Je n'ai jamais rencontré d'aussi jolis mots pour le décrire..

Il y a aussi des surprises.. Le héros tombe amoureux..  N'hésitez pas, lisez "confession d'un masque".. pour 5 euros chez folio, j'ai tout oublié de moi, de mes chagrins, de mes ennuis durant quelques heures..

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Commentaires
S
Bien.. si la traduction est infecte, je n'acheterai pas ce "jeu de l'indulgence".. sourire.. Mais commander chez mon libraire de quartier (je ne trouve jamais rien à la Fnac !) "comprendre les Japonais"..<br /> <br /> Pour la petite anecdote.. Dans mon quartier, au coin de ma rue il y a un merveilleux restaurant Coréen.. Il est cité sur leur guide, à voir le nombre de touristes de cette même nationalité installés à n'importe quel moment de la journée..<br /> <br /> Tour Eiffel oblige, Les Japonais dominent en nombre, et depuis quelques années les Chinois..<br /> Et bien, je fais ENFIN des différences entre ces trois nationalités !! je les reconnais les uns des autres... au physique surtout. Quant au mental, chaque personne est unique, mais en groupe, je trouve les Coréens plus souriants et courtois que les Japonais plongés dans leur appareil photo, semblant ne voir personne.. <br /> <br /> Les Chinois découvrent, ils ne sont que sourire, courbettes et amabilité.. On devine une espèce d'admiration pour tout et n'importe quoi..
A
En français, à part "Le jeu de l'indulgence" (quelle infecte traduction, et je ne parle pas seulement du titre, mais bon... ) de DO'I Takéo (on préfèrera la traduction anglaise de tout livre de DO'I Takéo), concernant la psychologie japonaise, je ne vois pas. Dans un contexte un peu différent (l'analyse du rapport au Temps), je recommande toujours "Comprendre les Japonais" par Edward T. HALL et Mildred REED-HALL, sociologues profonds et s'exprimant clairement. (L'ouvrage comprend aussi une comparaison Américains-Français-Allemands des plus intéressantes).
S
Il fallait lire "Qu'EN advient".. ce sont vraiment des fautes d'étourderie, trop "prise" par le sujet... qu'on me pardonne..
S
Mais c'est une catastrophe ! de quoi bouziller la vie de l'homme à jamais et pour toujours ! pire que l'Oedipe. Quand advient-il de ces hommes à la mort de la mère ? c'est bien plus que culpabiliser l'enfant, mais le "bouffer".<br /> <br /> Les Japonais à la pointe du progrès dans tous les domaines, dont je suppose la médecine et la psychanalyse ne sont-ils pas conscients des dégats ?<br /> <br /> All_zebest, pouvez-vous nous conseiller quelques ouvrages sur le sujet ? ça m'interesse.
A
Je suis loin d'être un spécialiste du complexe d'Ajasé, mais d'après le peu que j'en sais, il tirerait son origine de la mythologie indienne. L'enfant se construirait sans référence au père (absent) et tout tournerait autour de la mère qui distribue selon les réactions de l'enfant culpabilisation ("tu as fait de la peine à Maman") ou cajolage. L'enfant japonais, surtout masculin, conserve quasiment toute sa vie ce besoin de faire plaisir à sa mère et, en l'"amaéru" (réclamant sa sollicitude) - théorie de DO'I Takéo - de s'obtenir son calinage symbolique.
Dame jeux
  • "Les "bleues" me font sainte, et mes ennemis Carabosse, mais tous s'accordent à me vouloir une quand en vrai, je fus plusieurs. J'ai porté bien des noms en ce monde, et revêtu bien des visages. Je suis une multitude" (Mme de Maintenon)
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